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Le Ministère du conseil Presbytéral

Église Évangélique Mennonite de Lunéville

Paru dans « Le lien », publication de l’Église Réformée de Lunéville-Dombasle et Environs, l’article ci-dessous décrit la responsabilité et le mode de fonctionnement du « conseil presbytéral », un équivalent de notre « conseil d’Église ».
Reproduit avec autorisation.

Le ministère du conseil presbytéral est défini par la discipline de l’Église Réformée de France. Ce ministère n’a pas seulement pour fonction d’administrer les biens et les finances de l’Église locale mais bien un ministère de l’Église, une responsabilité spirituelle, une participation au ministère pastoral qui n’est pas seulement la responsabilité du seul pasteur, mais celle de tout le conseil. C’est lui qui appelle et nomme le pasteur ; celui-ci peut présider le conseil, mais il a souvent à ses côtés un président(e) laïc. Le pasteur, obligatoirement accompagné d’un délégué laïc du conseil presbytéral, représente locale au synode régional [= réunion des délégués].

Ce n’est pas chaque membre du conseil, pas même le président(e) qui exerce un ministère, mais le conseil tout entier en corps qui a la charge de ce ministère. Le gouvernement de l’Église locale est confié au conseil presbytéral dans le cadre général de la discipline, des statuts et des règlements de l’Église Réformée de France. Le conseil presbytéral a les pouvoirs les plus étendus pour gérer les affaires de l’Église locale et la représenter au regard des tiers, mais ces pouvoirs sont limités par les règles de la discipline de l’Église Réformée de France.

Dans notre Église, les conseils presbytéraux et les assemblées synodales [= réunion des délégués] sont des éléments essentiels pour structurer notre vie commune et ils exercent un ministère au service de l’Évangile et de l’union des Églises. Pour exercer les différentes responsabilités de ce ministère, il y a quatre caractéristiques indispensables.

La confiance

Ce ministère a été confié aux membres du conseil presbytéral par leurs frères et sœurs dans la foi. Et dans « confié » il y a confiance. La confiance a été donnée aux membres du conseil presbytéral pour assumer cette charge et ils seront attentifs à tous, discrets dans leurs propos et sur les débats internes. Mais cela ne signifie pas que toutes décisions prises par le conseil presbytéral ne puissent être discutées. Elles peuvent et doivent l’être, et elles le sont. Mais la responsabilité qui a été confiée aux membres du conseil presbytéral doit être reconnue et respectée.

Le discernement

L’élection du conseil presbytéral par l’assemblée générale n’obéit pas à un processus démocratique mais plutôt à un processus de discernement qui amène à choisir des personnes suivant leurs compétences, leurs charismes et leur consécration à l’Évangile et au service de l’Église. La communauté les croit capables d’assumer ce ministère de manière collégiale. Ce qui amène qu’être conseiller ou conseillère presbytéral(e) n’est ni une dignité, ni un honneur mais une disponibilité, une discrétion et une ouverture aux autres.

La collégialité

Lorsque le conseil tend à être lui même une communauté dont les membres se connaissent, s’estiment, se respectent et ont du plaisir à se retrouver et travailler ensemble, la collégialité s’exerce d’autant mieux. Pendant les réunions du conseil, il faut veiller à ce que chacun trouve sa place et que des clans ne se forment pas. Lors des discussions, chacun doit pouvoir s’exprimer sans se sentir jugé ou écarté. Il faut aussi ne pas éviter les débats de fond qui s’imposent. Vouloir aussi dissimuler des divergences et des tensions qui existent de toute façon risque d’entraîner des situations dommageables pour tout le monde. Si une décision est votée à la majorité, cette même majorité veillera à respecter la minorité.

La solidarité

Lors des débats, chaque membre du conseil presbytéral est libre et responsable des interventions qu’il fait sur le sujet abordé. Mais une fois la décision prise, elle s’impose à tous et chaque conseiller(e) en est solidaire et d’autant plus lors des présentations des décisions du conseil presbytéral aux membres de l’Église locale. Aussi chaque conseiller(e) est tenu à une totale discrétion quant au déroulement des débats au sein du conseil et à une discrétion totale au sujet des personnes. Sinon il n’y a plus de liberté de parole au sein de nos conseils.

Toute décision prise par le conseil presbytéral doit donc être conforme à la discipline et aux décisions des synodes de l’Église Réformée de France (réunion des délégués) et en être solidaire.

Il faut aussi être solidaire avec la communauté de l’Église locale, veiller à ne pas se couper d’elle, être en échange perpétuel avec elle et être à l’écoute de ses tendances et aspirations. Et enfin, la composition du conseil doit être le reflet de l’Église locale.

Pascal REYMOND